Print

Domaine Cutané

 

 

Cette recherche s'effectue maintenant au laboratoire depuis plusieurs années. La création in vitro d'une peau comprenant la couche profonde dermique et superficielle épidermique s'effectue grâce aux méthodologies d'ingénierie tissulaire que nous avons développées et améliorées au LOEX.

Il s'agit essentiellement d'un gel de collagène dans lequel sont ensemencés des fibroblastes humains formant ainsi un équivalent dermique. Après quelques jours de maturation de cet équivalent dermique où les cellules fibroblastiques sécrètent de la matrice extra-cellulaire et transforment leur environnement, une suspension de cellules épidermiques est déposée à sa surface.

Par la suite, ces cellules s'organisent en un épithélium stratifié qui reproduit l'épiderme cutané. Cette similitude avec la peau humaine est d'autant plus grande que la culture s'effectue dans un système d'interface air-liquide. Il s'agit alors de placer l'épiderme naissant au contact de l'air afin de favoriser une différenciation plus avancée. La figure 1 décrit les étapes pour en arriver à la production d'un équivalent cutané et la figure 2 décrit le système de culture à l'interface air-liquide.

figure 1:Méthode de fabrication des équivalents dermiques et des équivalents cutanés.

 

 

 

 

figure 2: Description du système air-liquide.

 

La peau reconstruite par auto-assemblage : un modèle sans biomatériau

Cette approche permet aussi de fabriquer un substitut cutané contenant un derme et un épiderme et tire profit de la propriété intrinsèque que possèdent plusieurs types de cellules vivantes, d’organiser un tissu tridimensionnel en présence des conditions adéquates. Par exemple, les fibroblastes de la peau ont la capacité de sécréter leur propre matrice extracellulaire en présence d’acide ascorbique et de former des feuillets matriciels pouvant être utilisés comme tissu conjonctif de soutien pour la culture de kératinocytes cutanés (Michel et al., 1999). L’avantage de cette approche est qu’il est possible de fabriquer à partir des cellules cutanées du patient un tissu entièrement autologue exempt de biomatériau exogènece qui élimine le risque de produire une réaction immunitaire, ou de générer des produits de dégradation néfastes post-greffe. Le procédé de fabrication de la peau reconstruite par auto-assemblage est résumé dans la figure 3.

Figure 3: Résumé de l'extraction des cellules et de la production de la peau reconstruite bilamellaire

figure 4: Résumé du procédé de fabrication de la peau reconstruite par auto-assemblage

 

Visées Scientifiques:

Les buts scientifiques ont une finalité clinique et expérimentale tel que déjà présenté auparavant dans ce document. Sur le plan clinique, il s'agit de reproduire un équivalent cutané pouvant favoriser la guérison rapide des plaies tant chez les brûlés que chez d'autres patients.

Sur le plan expérimental, la création d'une peau en laboratoire peut trouver des applications nombreuses tant en physiologie qu'en pharmacologie ou en cosmétologie. En physiologie, cet équivalent cutané nous permet d'étudier divers phénomènes biologiques cutanés ou des pathologies. En pharmacologie, nous nous intéressons aux substances actives au niveau cutané ainsi qu'aux phénomènes de dermato-absorption. Dans un autre registre, le domaine de la cosmétologie a besoin de ressources scientifiques pour analyser des produits à prétention thérapeutique.