Il fut démontré que ce type de reconstruction tissulaire pouvait s'appliquer à plusieurs tissus tels la peau, les vaisseaux sanguins, le cartilage, les os, la cornée, etc. Ainsi, le potentiel du génie tissulaire se révéla des plus intéressants. En effet, la reconstruction de tissus humains pouvait permettre de non seulement effectuer des réparations lors de pertes de tissus soit par traumatismes ou lésions aiguës, mais aussi de remédier éventuellement aux problèmes sérieux du manque d'organe à transplanter.

Ainsi, aux États-Unis, on estime que huit millions d'opérations sont effectuées annuellement pour traiter des déficits d'organes ou tissulaires. En raison de ces actes chirurgicaux, les patients sont hospitalisés de 40 à 90 millions de jours par année. Les coûts de tels traitements et de la perte de productivité chez ces patients sont estimés à plus de 400 milliards de dollars par année. De plus, le nombre de transplantations est très limité aux États-Unis étant donné le nombre restreint de donneurs. Par exemple, il y a moins de trois mille donneurs chaque année pour les trente mille patients nécessitant une transplantation hépatique. Ce manque de donneurs augmente chaque année et le nombre de patients décédant sur les listes d'attente lui aussi va malheureusement croissant. Le Canada représente environ 10% des chiffres précités.

L'organogénèse par le génie tissulaire présente donc des intérêts cliniques extrêmement pertinents. Toutefois, comme nous le verrons plus loin, il y a d'autres applications, sur le plan expérimental en laboratoire, tout aussi importantes.